J’ai le plaisir d’accueillir un des lecteurs de ce blog, qui va nous expliquer pourquoi et comment il tient un journal personnel.
Comme il a le même prénom que moi, et qu’il souhaite rester anonyme, il a décidé qu’on l’appellerait tout simplement : L’autre Alex. C’est donc lui qui s’exprime dans cet article.
Quelques instants avant d’écrire cet article, je lance une recherche sur un moteur de recherche, et parmi les réponses, je trouve un résultat qui n’a rien à voir avec ce que je cherchais : un livre sur Voltaire de Max Gallo :
« Moi, j’écris pour agir »
Ce n’était pas du tout ce que je recherchais. Cependant, j’avais trouvé en cette expression la phrase-résumé de mon article.
Comme beaucoup de visiteurs de ce site, je lis des articles sur les méthodes de développement personnel. Et comme la plupart des auteurs sont des blogueurs assidus, les articles portent régulièrement sur l’écriture : comment être un meilleur blogueur, un blogueur plus efficace, etc.
En tant que lecteur, cela n’est pas ma préoccupation. Je suis simplement de passage ici pour apporter un témoignage et une mise en pratique différente de l’écriture. Car cette activité est en train de devenir chez moi un besoin.
Je n’écris pas dans le cadre d’une activité professionnelle, ni en tant que loisir, mais cette activité participe à mon hygiène de vie. J’écris tous les jours, mais pas pour éviter la page blanche, ni pour écrire plus vite, ni pour faire venir des idées pour un bouquin. Je n’ai pas dans mes projets de créer un blog. Rien de tout ça. Moi, j’écris pour agir !
Vive la rentrée !
Vous connaissez plus ou moins le tableau j’imagine : vous rentrez de congés, frais, disponible et plein de projets ! Puis la routine se réinstalle petit à petit, sans que vous n’y fassiez réellement attention.
Enfin, la lassitude arrive : petit à petit, votre liste de projets diminue. Elle diminue terriblement même !
Mais il y a un problème : elle ne diminue pas parce que vous avez terminé vos projets. Elle diminue parce que vous les remettez à plus tard. Vous les abandonnez, mais sans avoir réellement décidé de les abandonner… “peut-être plus tard”, dites-vous intérieurement.
Cette liste était de toute façon trop ambitieuse au début. Et la vie vous a certainement imposé d’autres projets que vous n’avez pas réellement choisis.
Quelle qu’en soit la raison, les prochaines vacances sont déjà là, et vous avez accompli peu de ce qui vous tenait réellement à cœur. Et ça fait un peu mal, alors vous vous reprenez : “C’est décidé ! Après les vacances je me relance”, et on recommence une fois de plus la même histoire.
Cela fait plusieurs années que je cherche à casser ce cycle. Petit à petit j’y parviens. Mais à chaque fois que j’accomplis un projet de plus, j’en ai trois nouveaux en tête. Et donc, je me suis mis en quête d’efficacité. Non par pour un projet précis, mais pour pouvoir réaliser un maximum de projets.
Vous voyez : rien à voir avec des sujets d’auteurs !
Et pourquoi je perdrais mon temps à écrire ? (je n’ai déjà pas assez de temps pour le reste…)
Dans les différents livres et témoignages que j’ai pu lire, je me suis aperçu d’une constante : les personnes qui écrivent sont des personnes qui donnent une impression de maitrise sur les choses, ou à défaut, d’une vue éclairée : le capitaine à bord d’un bateau tient son journal, les différentes personnes importantes au cours de l’histoire tiennent toutes leur journal.
Et pourtant, écrire à l’époque était un peu plus compliqué qu’aujourd’hui. Et je doute que ces hommes disposaient de plus de temps que moi aujourd’hui. Beaucoup de grands hommes de l’histoire ont écrit un journal. Ce journal n’est pas forcément "intime" mais il relate les évènements importants. Pour le capitaine du bateau, ce sont les chargements, les rencontres, les orages, etc.
C’est de cela que je me suis inspiré. Si tous les jours j’écris, cela doit me permettre de retrouver les choses importantes que j’ai vécues. Ensuite, de comprendre les enchainements qui m’ont amené à des réussites ou à des échecs. De me souvenir des difficultés que j’ai rencontrées, sans exagération ni diminution.
Le temps de formuler correctement ma phrase, de trouver le mot juste est un temps où mon esprit prend du recul sur l’évènement. Que je le veuille ou non, en même temps, je l’analyse. Un autre élément essentiel, c’est la possibilité de revivre un succès au moment de le formuler. Et ensuite, de le relire dans son contexte (pas seulement parmi une liste de succès, comme le proposent certaines méthodes).
Et ça fait un bien fou au moral !
C’est juste ça, un récit des évènements ?
Donc j’ai commencé comme ça. Juste écrire ce qui se passe d’important dans ma journée. Puis j’ai eu une formation qui a été une révélation. J’y ai retenu deux points extrêmement forts qui me servent à compléter mon analyse des évènements importants.
– Le premier est si simple : "on ne voit chez les autres que ce que l’on a chez soi". Ça marche pour les qualités comme pour les défauts. Petit exercice pratique, prenez dans votre entourage la personne qui vous tape le plus sur les nerfs, et cherchez vos points communs, puis les choses qui vous agacent chez cette personne… et cherchez vos points communs à nouveau, sans vous mentir. Vous pouvez vous lâcher, personne ne vous jugera, vous êtes seul ! Le résultat est généralement surprenant. Pas étonnant que les opposés s’attirent, si les gens qui se ressemblent voient en priorité leurs défauts chez les autres. Et donc, quand je relate les rencontres, ou les interactions importantes que j’ai pu avoir. Je me pose la question : qu’ai-je vu de significatif chez mes interlocuteurs ? Quelle qualité ou quel défaut vais-je découvrir chez moi à travers cette rencontre ?
– Le second point est une autre question très simple. Lorsque vous relatez un évènement important de la journée. Essayez de vous souvenir de votre état d’esprit, de votre sentiment sur le moment. Que ce soit un souvenir agréable ou non, en chercher la cause peut vous en apprendre sur vous. Parfois, il ne faut pas s’arrêter à la première réponse, telle que : "J’étais en colère”. Allez plus loin, demandez-vous : Pourquoi ?. “Parce qu’il m’avait fait mal”. Pourquoi ? Qu’est-ce que ça veut dire ? “J’étais en colère de ressentir de la douleur ? Ou je lui en voulais de lui avoir laissé me faire mal ? Ou de m’être laissé amener dans cette situation tout simplement ?" Je vous laisse pratiquer.
Dérouler le fil des évènements physique et des ressentis me permet de prendre du recul sur ce que je vis. D’analyser ce que j’ai bien ou mal fait. De voir là où je peux progresser. D’organiser mes idées pour prévoir mes futures actions (vous vous souvenez de la phrase-résumé en introduction ?).
Cela permet généralement d’apaiser mes sentiments extrêmes. Cela permet aussi de me remémorer mes réussites. Bref, de me coacher seul en m’améliorant au quotidien, en clarifiant ma vision des choses. Et ainsi j’arrive à maintenir un bon état d’esprit !
Le mot de la fin
En conclusion, cette expérience que j’ai commencée par petites touches est en train de devenir une véritable habitude chez moi. Plus qu’une habitude, même, un besoin. J’ai l’impression de ne plus savoir prendre de décision importante sans me poser au calme et me mettre à écrire. Je pourrais pratiquement dire à m’interviewer. A me challenger sur tel ou tel choix.
Je n’essaie plus de contrôler mes émotions, du moins pas dans le sens où j’avais compris la chose plus jeune, c’est-à-dire à essayer de ne pas en ressentir. Au contraire, j’essaie de les ressentir dans toutes leurs variations pour les comprendre et m’en servir pour mieux décider, et agir au lieu de me tourmenter.
Qu’en pensez-vous ? Avez-vous des habitudes similaires ? Avez-vous pratiqué de telles méthodes ?
Cet article a été rédigé par L’autre Alex, lecteur de C’éclair et membre du club privé Agir pour de bon.
votre mot de la fin m’a faite beaucoup réfléchir et je pense comme vous je laisse mes émotions me guider et y réfléchie sérieusement ,car passe un moment j’essayée de les bloquer mais ça me faisait terriblement souffrir je suis trop spontanée pour me retenir
Salut l’autre Alex. Ce que tu as décris s’appelle chez les chrétiens l’examen de conscience qui doit se faire chaque jour avant le repos de la nuit. C’est une prise de conscience renouvelée quotidiennement de notre identité spirituelle devant DIEU, et de l’histoire que son ESPRIT invente avec nous et en nous.
LE PRATIQUER TOUS LES JOURS AIDE LE CHRETIEN ET TOUT HOMME A PRENDRE CONSCIENCE DE SES FAIBLESSES ET L’AIDE A DEVENIR MEILLEUR EN FAISANT PLUS ATTENTION A SES EMOTIONS ET A CES ACTES.
Bravo et bonne continuation. Grâce à toi je vais me remettre à faire mon examen de conscience tous les soirs.
MERCI ALEX
Angèle
Bonjour ,
C’est exactement comme cela que je “fonctionne” depuis plusieurs années.
Écrire, écrire tel est le leitmotiv de ma vie en quelque sorte. Depuis l’enfance, je cherche à exprimer non seulement mes propres sentiments mais aussi les comportements de ceux qui m’entourent et comprendre par questionnements leur motivations. Même si cela a débuté par les échanges épistolaires avec une parente éloignée de moi géographiquement, il est incontestable que l’écriture m’a bien plus que soulager dans certaines souffrances. Les événements, même des plus anodins du quotidien ont souvent été “décortiqués ” pour un meilleur entendement de l’espace, de l’époque dans laquelle je vis…et surtout une compréhension (qui évolue) de l’humain, moi y compris. Rester lucide, savoir prendre du recul, appréhender au mieux et à bon escient les choses…
Tant .la rédaction d’histoires fictives aussi (de différents genres) me permet également de mettre en forme certaines pensées, torpeurs, ressentiments inavoués empreints ça et là de ce que j’ai pu percevoir, entrevoir chez d’autres…et moi
Être animée perpétuellement par cette envie d’être inspirée…inspirée par la vie.
Enfin et c’est bien cela, l’écriture est salvatrice quand elle permet de faire un véritable examen de conscience.
Merciiii de nous le rappeler:” écris, écris tant que tu vis!”
C’est très intéressant.
Je vais essayer de suivre cette voie. Passer de rapides pensées et émotions jetées sur le dos d’une enveloppe à un journal personnel, le cap est atteignable.
Et il est vrai que beaucoup de femmes et d’hommes d’action ont tenu un journal.
Merci de ce témoignage stimulant.
C’est une saine habitude que je pratique maintenant depuis plusieurs années.
Si vous hésitez, voici une phrase qui pourra vous aider :
“Si votre vie vaut la peine d’être vécue, elle vaut la peine d’être enregistrée.”
Merci pour vos commentaires !
@depaule : effectivement, les émotions jouent un rôle, et peuvent même parfois nous aider à prendre de meilleurs décisions. Il est important de savoir les réguler lorsqu’elles nous envahissent, certes. Mais il faut aussi savoir les écouter !
@Angèle : content que cet article t’ai influencée positivement 🙂 Nous ne sommes pas tous Chrétien ou croyant. Mais ton point de vue est intéressant. Merci de l’avoir partagé.
@Noah : “écris tant que tu vis” voilà un belle expression. Cela est aussi une façon de se rappeler que longtemps après notre mort, ce que nous aurons écrit restera le témoignage de notre passage sur Terre. Ca me rappelle le Journal d’Anne Frank, qui n’a pas vécu longtemps malheureusement mais a laissé un souvenir poignant de son existence.
@Gilles : c’est vrai qu’on peut commencer tout doucement, par exemple en notant le temps qu’il fait, si on est de bonne humeur, si on se sent énergique, etc. Beaucoup de diaristes commencent comme ça, tout simplement.
@Michael : merci d’être passé par là. Tu avais même écrit un guide à ce sujet, si je me rappelle bien.
J’ai repris cette habitude le 1er janvier de cette année. Avant j’écrivais sur des cahiers ponctuellement et surtout quand je n’allais pas bien ! Maintenant j’écris tout. Mais c’est très utile de constater que les évenements se reproduisent tant qu’ils n’ont pas été réglés en profondeur. Ecrire me permet de trouver les bons mots à mes maux et d’arriver à les gérer.
Bonsoir,
Je reçois régulièrement vos mails ,et votre blog est très intéressant même si je ne réponds pas à vos articles. Continuez.
Je voudrais vous demander un renseignement sur la création d’un site ou blog à l’ile Maurice. Est-ce que fiscalement cela est intéressant?
Pouvez-vous sans vous faire perdre votre temps m’en dire plus.
Je vous remercie de votre réponse
Bien à vous
Gérard
@Nadine : c’est tout neuf alors 🙂
Est-ce que tu suis des méthodes spécifiques ?
@Gerard : merci pour le compliment. Avant de songer aux revenus d’un blog, il faut avoir un blog à succès. Si tu es débutant dans le domaine, il faut que tu sache que les meilleurs mettent pas moins de an pour vraiment faire une percée dans leur niche, après beaucoup de travail. Donc mon conseil, ce serait d’abord d’essayer avant de songer au côté financier, et surtout d’être très prudent avant de tout larguer dès la centaine d’euros gagnés !
Mon truc : J’essaie de donner un titre à chaque texte, des fois c’est dès le début, je sais ce que je vais écrire, mais d’autres fois c’est à la fin de mon texte que je trouve le mot qui résume. Ca m’aide à comprendre comment je fonctionne. Y’a des mots comme persévérance que je croyais faire partie de ma vie, or j’ai constaté qu’il n’en était rien… Maintenant ce mot est automatiquement associé à lâcher prise et je vais beaucoup mieux et surtout j’avance. Je n’en ai pris conscience qu’en résumant mes écrits
salut lautre alex .tout dabord laisse moi te feliciter pour cette magnifique article.moi jecris tout les jours par rapport a ce jai a faire durant la journee . cela maide enormement .je vais essayer ton truc et jai deja la conviction que se sera plus que magique . merci et a plus.
Comment suis-je arrivé là, chez toi lautre alex, de lien en lien, en toutes explorations et baguenaudes…, alors même qu’on est au travailloir? Peut-être même déjà passé par là.
Te lire, tellement rapidement, trop vite, là…
Écrire pour se faire, ne pas se perdre, trouver bonheur, exister. Écrire : Hygiène de vie.. Pissotière nécessaire. Pisser les mots trop encombrants, pisser les instants, s’en libérer. !!! Je ne sais plus faire autrement..
Voilà 11 ans qu’ils s’empilent ces 39 cahiers 21X29,7. Combien pèse une vie? Combien pèse un cahier?
Nécessité de l’homme. Qui aura vu neurologue et orthophoniste saura ce que veut dire amnésie rétro-antérograde.
Souvent, Autre Alex, il m’arrivait de noter ces “Ai réussi à :” de toutes satisfactions minimes tout autant que ces “Pistes à explorer :” en toutes ouvertures au delà de tous désespoirs.
On ne sait pas faire autrement… Tailler le crayon de bois. Celui là laisse une trace. Oui, celle là n’a pas l’aplomb de la bille ou la fluidité de la plume..Trouver la 2B qui glisse sur le papier. Des bouts de vie : Ceux là aussi s’effaceront, moins vite qu’en la tête.
En la journée, on écrira la vacuité des instants, si souvent…
Non, on n’a plus peur désormais de prendre le crayon de bois alors que l’épouse est là…… La honte coupable de l’adolescent on l’abandonne arrivé au delà de la cinquantaine… Eux, ils n’entreront pas en ces territoires. Ce serait viol!
… Quelque jour, en la quiétude du chez soi, revenir sur tous ces mots lus trop vite, et ces autres, écrits trop vite…
J’ai été très pris professionnellement et je n’ai pas eu l’occasion de passer pour laisser un mot. Je suivais vos commentaires mais je n’ai pas eu l’occasion d’y répondre.
Alors, et malgré un gros retard pour certains, je tiens à vous remercier pour vos commentaires et vos encouragements. Je ne m’attendais pas à tant de réponses, et autant de retour personnels. Le côté spirituel de l’exercice ne m’avait pas effleurer l’esprit mais c’est vrai que l’exercice m’emmène parfois sur des questions bien plus profondes que de la gestion du quotidien.
Merci à Alexandre pour m’avoir aider à finaliser le contenu et à me publier.
Ah ben je fais toujours ça aussi et mon entourage ne me comprend pas toujours avec des réflexions sur le fait que cela est réservé aux adolescents ou aux personnes qui n’ont que ça à faire. FAUX ! Je fourmille d’idées et il faut que je les pose, les organise, les peaufine, les affine, les laisser mûrir : écrire mon journal est une nécessité !