J’ai le plaisir de recevoir aujourd’hui Julien du blog “The Life List”, qui va nous expliquer ce qu’est une liste de vie…
Quand vos listes servent le vil dessein de M. Leclerc
Dans notre bel hexagone, il est d’usage de rédiger des listes de courses avant de pouvoir déambuler tête baissée dans les rayons de notre Carrefour favori pour y acheter toutes les jolies choses que l’on a vu passer lors des coupures pub de TF1 la veille au soir.
J’ai besoin de la nouvelle lessive Cajoline parce que je serais ravi de savoir qu’elle lave plus blanc que mon ancienne qui lavait déjà plus blanc que les autres, j’ai besoin de mercurochrome parce que c’est le pansement des héros, j’ai besoin…
J’ai besoin d’acheter tant de choses que j’écris tout sur une liste. Grâce à elle, je suis persuadé de ne rien oublier de toutes ces choses dont j’ai besoin et qui, même si elles ne me rendent pas vraiment heureux, ne me rendront à coup sûr pas plus malheureux que je ne l’étais.
Ma liste de course me permet d’être plus efficace, d’aller à l’essentiel, d’être cohérent avec moi-même lorsque je passe à la caisse. Ce sont toutes les forces d’une liste appliquée à la consommation.
La consommation, ce terme est devenu terriblement vulgaire. C’est vulgaire de créer des besoins de toutes pièces pour obliger une personne à se procurer quelque chose qui ne lui est d’aucune utilité. C’est la raison pour laquelle je parle du « vil dessein de M. Leclerc » alors que ce dernier a la gentillesse de se battre tous les jours pour nous offrir les prix les plus bas (no comment).
En soi, consommer des biens n’a rien de mal, ne rend pas idiot ni mauvais. Mais votre liste de courses quotidienne fait passer le temps à une vitesse ahurissante. Tellement ahurissante que vous en oubliez de vivre votre vie, celle dont vous rêvez.
Que choisir ? La vie moins chère ou le bonheur ?
Alors plutôt que de perdre du temps en futilités, pourquoi ne pas arrêter de renouveler vos listes de courses et prendre un moment pour écrire une liste de ce que vous voulez vraiment de votre vie ? Les objectifs de votre vie professionnelle, les pays que vous souhaitez visiter, les expériences que vous voulez tester, les sports dans lesquels vous voulez exceller. Toutes ces choses pourraient être notées quelque part à la place de vos paquets de pâtes et des marques de savons que vous avez choisi de mettre dans votre caddie.
Ne vous occupez plus de biens matériels, faîtes une liste d’expériences (se référer à ma life list pour avoir une illustration de ce à quoi cela peut ressembler), de rencontres, de joies, de peines, de peurs, de découvertes. La différence entre un bien et une
expérience est simple et percutante : le bien ne vous fait pas vous sentir vivant. Un voyage vous procure un bonheur prolongé et durable là où la bouteille de shampoing ne vous rend heureux que pendant les 3 premières minutes où vous l’utilisez.
Quel intérêt me direz-vous, si une simple liste pouvait changer une vie ça se saurait non ? Et puis il faut être honnête, nous en sommes tous la, vivre nos rêves n’est pas à notre portée. Je vous arrête, parce que si le fameux M. Leclerc a réussi l’impossible en faisant descendre tous les prix de ses supermarchés, il n’y a aucune raison que vous ne puissiez pas réaliser vous aussi l’impossible, votre impossible. Rappelez-vous des avantages de la liste de course, pourquoi ne seraient-ils pas valables lorsque vous appliquez le principe à votre vie ?
- Une liste fixe vos objectifs et clarifie significativement ce que vous désirez et ce à quoi vous aspirez sur le long terme. Notre vie de tous les jours nous fixe aléatoirement des objectifs qui ne correspondent pas toujours à ce que nous sommes : travailler dans un bureau et garder son poste parce que c’est ce que tout le monde fait, aller en vacances sur la côte d’azur parce qu’un de vos amis trouve ça génial, faire ses courses en fonction de ce que dit votre liste… Parmi ces choses, combien correspondent réellement à ce qui vous fait vibrer ? Là où certains tournent en rond depuis des années, votre liste donne une destination, un endroit vers lequel vous ne pouvez qu’avancer. Vous gagnez indéniablement en efficacité et en productivité ;
- Une liste vous aide à garder un niveau de motivation élevé. Chaque élément est une représentation de vos désirs, à laquelle vous vous connectez pour vous alimenter en énergie. Lorsque votre motivation baisse, devant la charge de travail à accomplir, repenser à vos rêves et à ce que vous ressentirez une fois que vous les aurez menés à terme est un excellent remède ;
- Une liste vous rend redevables envers vous-même. Cela fixe une obligation d’atteindre un résultat, faute duquel vous perdez votre cohérence avec ce que vous êtes. Regardez la différence entre ceux qui se plaignent d’être trop gros et ceux qui se sont promis de perdre 3 ou 4 kg dans un délai donné. Certains arrivent souvent à leurs fins, les autres jamais.
Trop compliqué ? On sous-découpe en micro-tâches !
Bien sûr, le degré de complexité d’une liste de vie est bien plus élevé que celui d’une liste de courses. On n’attrape pas les mouches avec du vinaigre ! Il faut réfléchir, s’assurer que chaque élément est en ligne avec notre vision du monde, avec notre raison d’être. Pire encore, chaque élément fera l’objet d’une liste de tâches classique dessinant les grandes lignes du chemin qui vous sépare de l’objectif final. Si vous voulez être capable de réaliser de grandes choses, il vous faut savoir les subdiviser. C’est ainsi que la ligne « réaliser un voyage de trois semaines au Népal » deviendra une longue liste de tâches de ce type :
- Se renseigner sur les meilleures saisons pour le voyage
- Poser des congés
- Acheter des billets
- Trouver un financement pour l’ensemble du voyage
- Acheter un guide / réserver le minimum requis (hôtels, transports,
expéditions) - Acheter ou emprunter le matériel nécessaire au voyage (chaussures de
marche, vêtements chauds, sac à dos, etc.) - Etc.
Plus une expérience est nouvelle, plus le risque de se perdre en cours de route est élevé, plus il vous faudra une organisation détaillée pour y arriver. Sans découper vos sous éléments en listes de tâches adaptées à leur difficulté, vous n’arriverez simplement pas à votre destination. J’utilise à ce titre l’application iPhone To Do qui me permet de trier mes projets et mes listes de tâches de manière quotidienne. Le temps à consacrer à ces listes devient alors incroyablement court (moins de cinq minutes par semaine)
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Je sais comme cela peut paraître laborieux, mais si vous y réfléchissez, la routine de votre liste de courses sera progressivement remplacée par l’habitude de faire votre liste de tâches hebdomadaire. Chaque semaine, au lieu de remplir votre frigo de manière réfléchie, vous réussirez à faire un véritable pas en avant dans votre vie et vers votre idéal. Le programme est alléchant, et il fonctionne terriblement bien. Commencez donc dés maintenant à vivre vos rêves en construisant votre Liste de vie!
Cet article a été écrit par Julien. Agé de 29 ans, il est le créateur du projet The Life List. Par ce biais, il a choisi de se consacrer à la réalisation de ses rêves et de ceux des autres avec l’ambition utopiste de rendre le monde meilleur. Il est par ailleurs l’auteur du blog WorldEmotions et de plusieurs livres numériques gratuits.
Bonjour Julien et Alexandre
Cet article me laisse un peu dubidatif, car je ne suis pas d’accord avec à peu près chacun de ses paragraphes.
Ce qui est cool, car cela va donner matière à beaucoup de discussions et d’échanges de points de vue.
Déjà, quand on fait une liste de courses, c’est justement pour tout le contraire de ce que tu dis.
C’est fait pour limiter nos achats justement. Ne prendre que ce qui est utile.
Sans liste de courses, on n’a pas de fil conducteur. On passe devant un rayon, et on se dit : J’en ai besoin de ça ? Oui peut être. Et on achète.
Et au final, on se retrouve dans son caddie avec des dizaines de produits dont on n’avait pas besoin. Produits qu’on aurait jamais achetés si on avait réellement fait une liste.
Et il y a un facteur “hypnotique” à tout ça. Qui fait que Mr Leclerc, comme tu l’appelles, ne veut SURTOUT pas que l’on fasse une liste de courses.
Parce que suivre une liste de courses met en branle le cerveau gauche, siège de la logique et de la réflexion, qui dit à tout le reste du corps : n’achète que ce qui est important.
Alors que sans liste de courses, on fait appel à notre cerveau droit : Le siège de l’imagination et du rêve, là où justement veille monsieur Publicité avec toutes les belles images qu’il nous a mis dans le crâne 6 heures par jour.
Bref, faire une liste de courses est justement le seul rempart qui reste pour lutter contre la consommation. Elle met une barrière, une limite à l’achat compulsif.
Dans la vie par contre, c’est une autre paire de manches.
La liste de vie, comme tu l’appelles, pourrait être une belle idée, mais pas pour tout le monde.
Pour les imaginatifs comme moi, c’est l’un des facteurs les plus bloquants qui puisse exister. Car ta liste force à mettre en branle le cerveau gauche, qui est l’un des plus gros inhibiteur d’action que le cerveau humain peut produire.
En gros, le coeur veut agir, mais la raison l’en empêche. Ca fonctionne dans tous les domaines de l’action.
Donc faire une liste de vie est une mauvaise idée, à mon humble avis.
Car cela force la personne à suivre sa liste, en occultant toutes les opportunités qui vont se présenter à lui sur les côtés, mais que la liste toute droite et toute tracée va l’empêcher de voir et d’apprécier.
Donc au final, la liste de vie va servir de moule et de guide, inhibant par là même toute tentative d’imagination de la part du sujet : Comment ce n’est pas sur la liste ? Alors je ne le fais pas.
A mon avis, la vie est faite pour être appréciée au jour le jour. Parce qu’elle peut s’arrêter en quelques secondes. Et je suis bien placé pour le savoir car je suis déjà mort une fois.
En un peu moins de 4 jours. Sans prévenir. Bye bye les listes. La prochaine fois, peut-être…
Donc que l’on fasse quelques plans sur la comète pour les gros dossiers de notre vie, genre activité professionnelle et familiale de base, OK.
Je veux deux enfants, et je veux faire un métier que j’aime. OK
Pour le reste, pourquoi ne pas donner aux évènements et à la vie le soin de nous proposer des voies que l’on pourra être libre de suivre ou non en fonction de nos envies ?
Cette manie de cloisonner notre existence dans des moules ou dans des listes toutes tracées est le pire de tout ce qui peut arriver à l’évolution humaine.
Parce que toutes les grandes découvertes et les grandes inventions l’ont été parce que justement l’esprit de ceux qui ont trouvé tout ça était ouvert sur l’extérieur. Pas cloisonné dans une liste ou un schéma pré-établi.
Bref, j’aime pas les listes. Mais ça je pense que tu t’en es aperçu… 🙂
Très bonne journée
Yvon
Bonjour Julien (et Alexandre),
J’ai ressenti un petit mal-aise à la lecture de l’article et grosso modo ça correspond à ce que Yvon a écrit ci-dessus.
Pour ma part je ne fais la liste de course que très rarement car j’ai “intériorisé” le principe de ne pas me laisser influencer par tout ce qui stimule la conso ..et je m’y tiens sacrément bien.
Je n’achète jamais rien de plus que ce dont j’ai besoin.
Par contre dans la vie, je suis championne des opportunités tout en étant “pas très organisée”, pas super organisée, toujours prête à écouter mon intuition, mon inspiration et c’est toujours dans ces moments là que des portes se sont ouvertes.
Dans des moments où j’avais une idée vague de ce que je voulais ou plus ou moins précise et dont je ne connaissais pas le chemin d’accès…et soudain, le chemin apparaissait devant.
Voici un secret très important : quand on veut quelque chose dans la vie, un objet j’entends, il faut oublier (ou presque) l’objet et se demander quelle qualité de la conscience se cache derrière cet objet.
Exemple
-je veux faire un voyage…est-ce pour développer mon esprit d’aventure ? ma générosité ?(dans un pays sous-développé)ma bravoure ?, mon endurance ?(trip dans le désert)ma tolérance aux différences ? etc…
et mon voyage commence DE SUITE en cultivant la ou les qualités que je recherche…
Evidemment on met là en branle le cerveau gauche bien sûr.
Le résultat c’est que la vie va faire apparaître, venir vers soi tout ce qu’il faut pour le voyage sans courir après, forcer la logique du cerveau droit.
Des opportunités bien plus intéressantes vont surgir quand on n’est pas rivé à sa liste…
En fait c’est le principe des contes de fées :
– un souhait de départ émis par le roi (le discernement) ; le souhait semble impossible à la raison.
– le héros prend le relais (le coeur) et rentre immédiatement dans l’aventure en étant ouvert à ce que la vie demande en échange. car Elle va demander !
– ce qui permet de rencontrer la fée, monde de tout-possible, inconnu au départ ; un monde qui représente les potentialités latentes et mystérieuses du sujet…et de la vie elle-même.
Peut être qu’à toi évidemment, la vie demande la capacité d’organisation et de rationalisation ; qui sait ? et que l’article tel que tu l’as écrit est l’expression profonde de ton “modèle d’accomplissement” ?
Merci en tous cas pour cet article qui permet de réfléchir.
Elisandre
Au bout d’un moment c’est clair qu’il faut savoir ce que l’on veut dans la vie et avoir le courage de tout faire.
Le comportement par défaut dans la société est d’attendre que le hasard réponde à nos rêves. Mais rien n’arrive à celui qui ne fait pas d’effort.
Sinon j’aime beaucoup le blog Life List de Julien. Le concept est particulièrement cool 🙂
Oh! Pleins d’avis contraires c’est un bon début!
Par ou commencer devant le peu de temps que j’ai pour répondre: probablement par une remarque fondamentale. Où et quand ai-je pu bien vous laisser entendre qu’une telle liste brisait la créativité et la spontanéité. Ce n’est pas parce que quelque chose n’est pas sur ma liste que je ne le prendrais pas volontiers. La liste n’est pas restrictive, elle force simplement l’action.
Rien ne m’a récemment empêché de suivre mon instinct, mes opportunités, et dieu sait que la vie en présente. Mais se laisser aller au hasard, c’est être moins efficace. Si je n’avais pas fixé un certains nombre de pays que je rêve de visiter dans ma liste, le hasard ne m’y amènerais jamais. Même remarque pour certaines expériences.
Un exemple frappant : réaliser le rêve de 50 personnes, c’est dans ma liste. La spontanéité a peu de chance de m’amener à cet endroit. Cela requiert de l’organisation, des moyens, du temps, de la réflexion. Si je n’avais pas de liste, je lâcherais l’idée en quelques années avant même de n’avoir pu penser à en réaliser un seul…
La liste vient ajouter une couche d’expériences et de vie à ce que vous vivez déjà, pas vous priver de spontanéité! Elle est un catalyseur, pas un inhibiteur. Mon expérience personnelle en est la preuve, même si je conçois l’unicité de chaque être humain et de son fonctionnement!
A vos réactions! Je repasserais plus tard! (et merci encore à Alexandre de m’avoir laisser m’exprimer sur Céclair!)
Bonjour.
L’article que je viens de lire est d’une importance capitale.Rien qu’à la prémière lecture,je peux me permettre de l’affirmer.
Je le relirai en temps libre, car le moment n’est pas opportun pour l’instant pour moi . Je vous reviendrai après une profonde lecture.
Merci déjà des conseils.
THEODORE
Clair faire une liste est un exercice génial!!!!
Je l’ai fais suite à la lecture du “Succès selon Jack”, j’ai fais mon cahier des 100 objectifs!!!
Hello tout le monde ! Je commente un peu en retard, mais mieux vaut tard que jamais comme on dit. J’apprécie beaucoup le commentaire de Yvon car je trouve qu’il apporte une réflexion un peu plus poussée au sujet.
Je suis globalement d’accord pour dire que la liste de vie dont parle Julien ne doit pas être utilisée comme un plan de vie. Du moins, personnellement, lorsque je note des choses qui me bottent, c’est pour m’en souvenir au moment opportun, mais pas pour m’obliger à le faire même si je vois d’autres oppotunités plus intéressantes qui pourraient coller à mon style de vie du moment.
D’accord aussi pour dire que la liste de courses permet de se concentrer uniquement sur les choses les plus utiles, en minimisant l’achat d’impulsion qui peut nous prendre parfois quand on circule sans but dans un supermarché.
En revanche concernant la séparation cerveau-gauche / cerveau-droit, comme on peut le voir dans la présentation de The Divided Brain, on va parfois un peu vite en besogne en disant qu’on ne peut réfléchir que sur ces deux modes, soit le gauche, qui se focalise sur des détails, soit le droit, qui voit des ensembles. Parce qu’en fait les deux fonctionnent en synergie.
Et maudire les listes, ou maudire l’improvisation c’est comme se nuire à soi-même. Il est bien sûr tout aussi toxique de circuler sans but dans sa vie, que de se confiner à un plan prédéfini.
Voilà donc je voulais bien insister sur cette dualité qui permet de trouver l’équilibre dont nous avons besoin pour nous épanouir jour après jour 🙂