En général, quand on parle d’efficacité personnelle, on dit toujours qu’il faut faire une seule chose à la fois pour être productif. Cet article de Michael du blog Esprit Riche expose par exemple bien le raisonnement en faveur de ce point de vue.
Bien que je sois globalement d’accord, je pense qu’on peut néanmoins aller à contre-courant de cette approche. Je vais donc mettre mon grain de sel en affirmant qu’il est parfois possible de faire plusieurs choses à la fois de façon raisonnablement productive.
Evidemment les femmes ne trouveront pas l’idée très nouvelle. Elles qui jonglent nonchalamment avec la préparation du repas, le soin de leurs bambins et la gestion de la paperasse (entre autre). Mais dans l’article d’aujourd’hui, je voudrais aller au delà de ce cliché, et trouver de nouvelles façons de jongler avec les tâches. Et j’encourage tous les lecteurs à réagir dans les commentaires en donnant leurs exemples de tâches combinables.
Tout d’abord, remarquons que dans l’absolu nous sommes tous des êtres multitâches. Notre corps est divisé en organes qui fonctionnent pour la plupart de façon autonome. Par exemple là pendant que vous lisez cet article, votre coeur bât, vous digérez, vous respirez et vous vous retenez de faire pipi. Et si on va encore plus loin, on s’aperçoit que chaque cellule de votre corps respire, brûle de l’énergie et éjecte des déchets. Vous imaginez combien de tâches ça fait?
Evidemment, nous n’avons pas besoin de penser à ces activités. Elles se font toutes seules. Nous n’avons pas non plus la possibilité de faire ces choses consciemment. Sauf pour la respiration! Eh oui les poumons sont l’un des rares organes que nous pouvons contrôler consciemment si nous en avons envie, puis continuer à utiliser de façon inconsciente quand on a autre chose à faire (c’est à dire la plupart du temps lol).
Bien sûr, la respiration est quelque chose que nous faisons à tout instant depuis notre naissance, et qui est critique pour notre survie. Mais en regardant bien dans nos activités de tous les jours, il y a bien d’autres activités qu’on a apprises à exécuter de façon presque inconsciente.
Par exemple, pendant que j’écris cet article, je tape sur mon clavier sans m’en rendre compte, tandis que fusent dans mon esprit les idées que je veux exprimer. N’est-ce pas miraculeux? Je n’ai pas besoin de me préoccuper de quelle touche chaque doigt doit frapper, il suffit de me fier à mon intuition. Et je peux donc concentrer mon attention sur les idées et les mots que je vais employer pour écrire l’article.
Il y a plein d’exemples comme ça où le cerveau dirige en quasi autopilote une tâche et nous laisse donc de la marge pour faire autre chose si on en a envie. C’est ainsi qu’on peut chanter sous la douche, bavarder en marchant, regarder la télévision en pelant les pommes de terre, etc. Et à priori sur ces exemples on perd très peu en productivité.
Dans le même genre, suite à l’article Mémoriser les nombres efficacement avec le code chiffres-sons, j’ai récemment trouvé une manière originale de rentabiliser le temps de mes exercices physiques à la gym. Comme généralement je compte le nombre de mouvements que je fais, j’ai décidé de les compter avec le code chiffres-sons.
C’est à dire que je ne compte plus 1, 2, 3, 4, mais j’utilise la liste de 100 mots du code chiffres-sons, c’est à dire : toit, nid, mat, rat, etc (je précise bien sûr que je les récite dans ma tête 😉 ). Cela me permet donc d’entraîner ma mémoire du code chiffres-sons pendant que j’entretiens mon corps. Sur cet exemple on aurait pu choisir aussi de compter dans une langue étrangère ou bien réciter les éléments d’une liste. Voilà de quoi rendre les exercices de gym plus utiles sur le plan cérébral!
Un autre exemple plus classique est le fait d’écouter de la musique en travaillant. Et là, c’est la musique qui va se faire oublier et passer dans le champ de notre inconscient. D’où la nécessité de choisir une musique pas trop agressive afin de pouvoir en faire abstraction. Cette musique en fond reste pourtant utile même si elle se fait oublier car elle donne de l’énergie et de la motivation, en associant le plaisir de l’écoute avec la tâche en cours.
Par contre dans d’autres activités, ce sera plus difficile de savoir quelle tâche est consciente et quelle tâche est inconsciente. Un guitariste qui chante pense-t-il davantage à sa guitare ou à son chant? Ou bien penses-t-il plus au message de sa chanson… En fait cela varie sûrement tout au long du spectacle.
Dans tous les cas, ce qui est certain, c’est que faire plusieurs choses à la fois mobilisera plus de ressources mentales. Alors si on n’est pas entraîné, on risquera de faire plus d’erreurs dans ce que l’on fait et on sera moins sensible au monde extérieur. C’est pour cela que je ne vous encouragerai pas à téléphoner en conduisant, ou à faire du vélo en écoutant un livre audio, car une erreur de conduite dans ces situations là pourrait être grave.
Mais en dehors de ces situations dangereuses, je pense qu’on a souvent l’occasion de faire plusieurs choses à la fois de manière sereine et efficace.
Je vous invite maintenant à citer dans les commentaires quelques situations personnelles où vous savez tirer parti du multi-tâche pour faire plusieurs choses à la fois de manière productive… (ou au contraire si le principe vous gêne, à vous indigner de cette débauche productiviste 😉 ).
Bonjour !
Je suis le genre de personne à faire plusieurs choses en même temps et cela depuis nombres d’années. Mais si une tâche est très importante, je me concentre totalement sur celle-ci car les risques d’erreurs et que l’inspiration s’envole est assez sont assez haut. Donc, c’est très possible de faire plusieurs tâches à la fois mais elles doivent être routinières et assez simples.
Bonne journée !
Bonjour Jocelyne, et merci pour ton commentaire. Je vois dans ton retour un concept très important : l’inspiration. C’est vrai que si on se met trop la pression on risque d’agir comme un robot écervelé.
Et ça soulève un enjeu de taille : arriver à faire plusieurs choses sans trop stresser!
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Eh oui ! Le stress ! Le grand Fléau du monde actuel ! Il est aussi destructeur que le cancer et il est, de toute façon, un des points d’origines du cancer. Le stresse est la porte d’entrée ouverte vers la dépression mineure ou profonde et aussi, malheureusement, vers le suicide.
Je pense sincèrement que le stresse se nourrit de nos peurs, de nos faiblesses et sape la confiance que nous avons envers soi-même.
Donc, on relaxe, on sourit à la Vie… en dépit de tout :-)))))))
Ça me rappelle un article que j’avais lu sur Wikipedia sur le Flow, un était d’immersion total dans lequel une personne est complètement concentrée sur ce qu’elle fait.
Bizarrement, moi j’ai besoin d’un coup de stress pour me mettre un coup au derrière et faire les choses de façon “dynamiques”.
Sinon c’est vrai que j’ai du mal a bosser sans musique, ça m’aide a faire abstraction du “monde exterieur”…
Très interressant cet article. Celà dit j’ai pas très bien saisi pourquoi vouloir faire plusieurs choses à la fois?
Excellent sujet. Je suis justement en train de chercher à accroître mon taux de rendement (concentration – temps investi – qualité du rendu – masse de travail effectué). Pour le moment, en ce qui me concerne, je me rends compte que je peux facilement doubler mon efficacité si je me concentre sur UNE SEULE chose à la fois (sans musique, sans bruits, sans rien d’autre que mon esprit totalement immergé dans le présent et mon objectif).
Par contre, lorsque je dois faire appel à mon imagination ou que je dois rédiger un texte, la musique m’est d’un précieux support… cela démultiplie ma créativité, mes idées et mon immersion dans ce que j’écris.
Merci pour cette réflexion et ce serait intéressant d’avoir l’avis d’un musicien qui joue de son instrument en chantant; sa concentration est-elle davantage dans sa voix ou dans son instrument ?
@Long Nguyen : ça tombe bien j’ai moi-même lu cet article de Wikipedia, et écouté quelques pistes audio de l’auteur du concept, ce qui m’a permi d’en faire un petit article:
https://ceclair.fr/les-8-caracteristiques-de-letat-de-flow
@Fred : effectivement nous sommes feignants par nature, si on n’a pas la pression pour faire quelque chose (ou une bonne carotte 😉 ), ça va s’éterniser…
@Iavon : tout simplement pour gagner du temps!
@Thomas : oui faire une chose à la fois est bon pour les tâches peu routinières, en particulier celles qui utilisent l’intellect de façon intense. Et on peut certainement dire que plus une chose est complexe, plus on sera dérangé pas une quelconque distraction.
Sinon au sujet du musicien je pense donc qu’il aura son attention dans la partie la moins “automatique”, ou disons la plus hardue de son art… Donc ça pourrait être tour à tour un passage vocal ou un passage instrumental délicat, à moins qu’il connaisse assez bien le morceau pour entrer dans une sorte de transe.
Internet nous incite à faire plein de choses à la fois. Réapprendre à se concentrer, ce n’est pas facile.
Se concentrer demande de la discipline. On peut commencer chaque jour par de petites tâches et surtout par celles qui sont les plus ennuyantes pour nous. Sans discipline il n’y a pas de réussite.
Un petit stage de méditation, rien qu’un tout petit stage, type vipassana, et je vois la difficulté de se concentrer sur une seule chose pendant 10 jours : la respiration.
Après une modeste pratique, je comprends que ceux qui pratiquent souvent peuvent se concentrer plus efficacement sur une tache et la réaliser tellment rapidement, qu’à la fin de la journée, ils font deux fois plus de boulot.
Alors, le multitasking est-il intéressant ?
Bonjour,
Je pense sincèrement que,
faire plusieurs choses à
la fois, n’est pas forcément
synonyme d’inefficacité.
D’abord, notre configuration
naturelle fait de nous d’emblée,
des êtres multidimensionnels.
De ce point de vue, le nombre
d’activités auxquelles un
individu peut se livrer, est
infini.
De plus, il peut en réaliser
plusieurs à la fois, sans que
cela perturbe son efficacité.
C’est par exemple, le cas des
nombreuses fonctions biologiques
qui ont lieu en nous au même
moment, pour maintenir notre
corps en équilibre de
fonctionnement.
Ensuite, il arrive de faire
plusieurs choses conjointement
et cela même, dans notre intérêt.
Ainsi, dans nos activités les
plus “sérieuses”, les plus
critiques,
nous pouvons nous adonner aux
distractions les plus “saugrenues”
et même à des interruptions
“intempestives”,
sans que cela constitue un
handicap à l’efficacité
de la tâche principale.
Tout au contraire!
C’est un moyen efficace de
fertilisation de notre esprit,
de notre créativité.
Bien sûr, tout excès ayant
coutume d’être nuisible, il
faut se garder de multiplier
les activités du moment par dix!
A bon entendeur ….
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Lorsque je fais du vélo d’appartement, j’en profite pour lire et en faisant du rameur, j’écoute un livre audio. J’y vois même un autre avantage que gagner du temps. En effet, ce sont des tâches très répétitives, pour ne pas dire ennuyeuses, ainsi en faisant autre chose on élimine du coup ce défaut.
Merci pour cet article que je cautionne plus ou moins …
Je pense être multi-tâche et cela depuis bien longtemps. J’arrive à faire bien plus de chose “simultanément” que ma femme (pour reprendre votre exemple biberon/couche/repas).
Je ne suis pas un défenseur du multi-tâche que je trouve inapproprié dans bien des registres (conduite, concentration, activités à forts risques de casses par exemple -> conversation/musique/machine outils …)
Mais plutôt un adepte de l’optimisation poussée des procédures 😉 Eliminer les gestes ou actions parasites ou intercaler des actions courtes pendant des temps de latence d’une autre activité …
Le résultat ainsi obtenu est de conclure plusieurs actions dans le même temps sans forcément avoir “réalisés” plusieurs choses en même temps 😉
L’exemple de la musique est bien. Personnellement, j’avance plus vite et j’arrive mieux à me concentrer avec un peu d’electro dans les oreilles 🙂
Bonjour,
Le multitâche est effectivement sympa quand on sait gérer. Par contre très compliqué quand on entame plusieurs tâches a la fois sans “en termine”un vraiment.
Cela fait désordre pour les autres et pour soi. Le multitâches est il compatible avec tous les actes de la vie? Non. Mais comment gérer quand son cerveau agit ainsi au quotidien? On s’éparpille pourtant a la fin on arrive tant bien que mal a finir les tâches commencées voir ne rien finir ou finir un certain nombre. Alors même qu’en se concentrant sur une, deux on serait plus efficace! Comment gérer cela alors qu’on connait très bien les priorités?