Ceci est le compte rendu du jour 40 de mon défi mémorisation qui a commencé ici : mémoriser un jeu de 52 cartes en 2 minutes
Aujourd'hui, on revient sur l'art de créer des images mémorables.
Quelles ingrédients peut-on ajouter à une image pour la rendre irrésistible pour notre mémoire ?
C'est ce que nous allons voir dans cet article...
Petit rappel de ma technique de mémorisation
Comme vous le savez, pour mémoriser les cartes, j'utilise des mnémoniques.
Ce sont des objets de substitution beaucoup plus mémorables que les cartes elles-mêmes.
Pour chaque carte, j'associe une personne, une action et un objet (méthode PAO).
Par exemple :
- 10 de coeur : Lady Diana / se marie / un bouquet
- As de pique : Mike Tyson / donne un coup de poing / un punching ball
- 3 de coeur : le Petit Prince / dessine / un mouton
Et pour mémoriser trois cartes, j'associe la personne, l'action et l'objet des 3 cartes.
Par exemple :
10 de coeur / As de pique / 3 de coeur = Lady Diana donne un coup de poing dans un mouton
Ce qui me crée une image mémorable, que je dispose dans un palais de la mémoire.
Dans l'exemple ci-dessus, l'image obtenue en combinant la personne/l'action/et l'objet est plutôt sympa à mémoriser.
Mais parfois, l'image est beaucoup plus tirée par les cheveux.
Comme par exemple :
3 de coeur / As de pique / 10 de coeur : le Petit Prince donne un coup de poing à un bouquet.
On avait vu la semaine dernière comment injecter un peu de logique aux images obtenues pour les rendre plus mémorables.
Si on l'applique ici, ça pourrait donner ceci :
3 de coeur / As de pique / 10 de coeur : le Petit Prince donne un coup de poing à un bouquet de monstroplantes.
Ainsi, l'image absurde est mémorable, car elle est basée sur un fond cohérent.
Cette règle de l'absurde est très importante en mémorisation.
C'est même la règle numéro 1.
Mais il existe d'autres ingrédients complémentaires pour rendre l'image encore plus mémorable...
Dans la peau d'un chasseur cueilleur
Aujourd'hui, nous vivons dans un environnement radicalement différent de celui de nos ancêtres chasseurs cueilleur.
Un monde rempli de panneaux avec des inscriptions.
Et d'horloges qui rythment notre vie.
Ce bouleversement de notre environnement s'est fait très rapidement.
A l'échelle de l'évolution humaine, c'est l'équivalent d'un battement de cils.
Et notre cerveau n'a pas évolué à la même vitesse.
Pas étonnant donc qu'il ait du mal à enregistrer tous ces symboles abstraits.
Il se croit encore dans la forêt.
Il guette toujours ce qui ressemble à une menace, ou à quelque choses à manger.
Un buisson qui bouge. Une odeur de miel. Un grognement de panthère.
Et c'est en se mettant dans la peau de ce chasseur cueilleur qu'on peut tirer les ingrédients d'une image mémorable.
7 ingrédients essentiels pour bien mémoriser
Voici donc ces 7 ingrédients :
1) Utiliser nos 5 sens : quelle est la couleur de l'image, son parfum, sa rugosité, le bruit qu'elle fait, son goût.
2) Le mouvement : savoir détecter un mouvement était crucial pour la survie. C'est pourquoi on remarque davantage ce qui bouge.
3) Le danger : de même, un danger est mémorable. Il attire profondément l'attention, provoque des émotions, et on le mémorise car on ne doit pas tomber plusieurs fois dans les mêmes pièges.
4) Exagérer : plus c'est gros, plus ça représente un danger ou une récompense importante. On a donc naturellement besoin de mémoriser les choses exagérées.
5) Le sexe : évidemment, le sexe est capital pour la reproduction. Et c'est un ingrédient puissant pour attirer l'attention et mieux mémoriser.
6) Briser un tabou : dans la tribu, un ensemble de codes permet de maintenir l'ordre, briser un tabou devait donc être détecté pour être puni.
7) Le répugnant : les excréments, le vomis, le moisi... tout ce qui nous repousse (et nous empêche judicieusement de le dévorer) est également mémorable.
A vous de jouer maintenant !
Je vous laisse le soin de mémoriser cette liste 🙂
Mes résultats
Voici mes résultats de ces derniers jours :
3:00 / 2:57 / 3:03 / 2:59 / 3:14 / 2:48 / 2:49 / 2:56 / 2:59
Avec surtout un sans faute à 3 minutes 0 secondes tout rond !
Qui devient donc mon nouveau meilleur score.
Côté tempo du métronome, je l'ai augmenté de 2 crans à 28 battements par minute.
A ce niveau là, les trous de mémoire avec les mnémoniques ne pardonnent pas.
Et parfois, je bute encore sur l'objet PAO de certaines cartes.
Si je corrige ça, je devrais pouvoir continuer à faire baisser le chrono.
A mercredi pour le prochain article !