Défi mémorisation : jour 42 : Entraînement mental : est-ce que ça marche ?

By | 12 décembre 2018

Ceci est le compte rendu du jour 42 de mon défi mémorisation qui a commencé ici : mémoriser un jeu de 52 cartes en 2 minutes

Il y a quelques années, j'ai fait des recherches sur l'entraînement mental.

C'était dans le cadre de ma formation "Révolutionnez votre concentration".

Et j'ai appris que tous les entraînement mentaux ne se valent pas...

Le business florissant des vendeurs d'appli

Grâce à l'engouement du public, le business des applis d'entraînement mental se porte bien.

Il existe aujourd'hui des centaines et des centaines d'applications.

Et j'ai moi-même essayé l'une des plus populaires : l'application Lumosity.

Cette application revendiquait des effets sur les performances au travail et à l'école, et aussi contre le déclin cognitif lié à l'âge. 

Encore mieux : elle promettait la prévention des pertes de mémoire, de la démence et même de la maladie d'Alzheimer !

Problème : Lumosity n'avait pas les études scientifiques pour le prouver.

Et l'éditeur a été condamné en 2016 à verser une lourde amende pour publicité mensongère.

Un grand dilemme

Si les éditeurs ont tant de mal à prouver les bienfaits de leurs applications, ce n'est pas un hasard.

Ils font face à un profond dilemme.

Pour attirer toujours plus d'utilisateurs, il faut que les jeux proposés soient ludiques et agréables à utiliser.

Pourtant, pour vraiment améliorer ses capacités cognitives, il faut faire de gros efforts.

Cela me rappelle une expérience réalisée sur des choristes.

Après une répétition, on a demandé à un groupe de choristes amateurs de donner leurs impressions.

Résultat : ils ont trouvé la session très agréable.

Puis on demande la même chose à un groupe de choristes professionnels.

Cette fois, ce n'est pas le même son de cloche.

Les choristes se disent épuisés.

Comme le disent les body builders : "No pain, no gain".

Le dual N-back : un jeu exigent, mais qui marche !

En vérité, il existe bien un jeu qui améliore les capacités mentales.

Il s'agit du dual N-Back.

Les chercheurs Susanne Jaeggi et Martin Buschkuehl l'ont prouvé en 2008.

En stimulant la mémoire de travail, ce jeu permet de gagner des points à un test sur l'intelligence fluide.

Sachant que cette forme d'intelligence est la capacité à raisonner et à résoudre de nouveaux problèmes indépendants de savoirs préalablement acquis.

Le problème, c'est que ce jeu est un véritable supplice !

J'ai moi-même essayé, et je peux vous dire qu'il vous torture les neurones bien comme il faut.

Malgré les vertus promises, je n'ai pas été motivé très longtemps à continuer à y jouer.

Et l'entraînement de la mémoire dans tout ça ?

Maintenant, si l'on en vient à l'entraînement de la mémoire, je vois beaucoup de similitudes avec le dual N-Back.

Quand je m'entraîne à mémoriser un jeu de cartes, je dois être parfaitement concentré, autrement, je fait un mauvais score.

Avec le dual N-back, c'est pareil, le moindre bruit, la moindre pensée parasite vous fait perdre la partie.

C'est-à-dire que ces deux formes d'entraînement mental exigent des efforts de concentration conséquents.

La différence entre les deux, c'est que le transfert des bienfaits à ma vie quotidienne est beaucoup plus évident dans le cas de l'entraînement de la mémoire.

Car j'utilise très fréquemment les palais de la mémoire pour mémoriser toutes sortes de choses dans ma vie quotidienne.

C'est pourquoi, si je compare ça au  jeu du "dual N-back", je vois aujourd'hui l'entraînement de la mémoire comme un entraînement mental plus intéressant.

Maintenant, me direz-vous, y'a-t-il des études scientifiques qui ont étudié ce genre d'entraînement de la mémoire ?

Les preuves scientifiques

La réponse est oui !

C'est ce qu'on découvre dans une étude de 2017 menée entre autres par l'ancien champion de la mémoire Boris Nikolai Konrad.

Dans cette étude, on a mesuré le fonctionnement du cerveau de 23 athlètes de la mémoire pendant qu'ils mémorisaient.

Puis on le compare au commun des mortels, et on relève les différences.

Enfin, on demande à un groupe de débutants de réaliser un entraînement à la mémoire de 6 semaines basé sur les palais de la mémoire.

Résultat : alors qu'ils progressent, leur cerveau adopte des schémas de fonctionnement de plus en plus proches de celui des athlètes de la mémoire.

Voilà donc un entraînement mental qui a des effets profonds sur le cerveau !

Mes résultats

De retour à mon défi de la mémoire...

Ces deux derniers jours, mes résultats ont été plutôt décevant car je stagne aux abords des 3 minutes :
2:49 / 3:01 / 2:58 / 3:05 / 2:53 / 3:12

A noter que je fais une quinzaine de fautes au minimum pour chacun de ces temps.

Et que j'ai conservé le même tempo au métronome qu'avant : 28 battements par minute.

Après 6 jours à la suite que je m'entraîne, peut-être que je fatigue...

Demain je prendrai donc un jour de repos.

Et on se retrouve vendredi pour la suite...

Author: Alexandre Philippe

Alexandre Philippe est le fondateur du blog C'éclair. Constamment en quête de nouvelles méthodes d'organisation, de motivation et d'apprentissage, il délivre ses éclairs d'efficacité chaque semaine sur ce blog.