Archive de décembre, 2008

Que ferais-je si je n’avais plus jamais besoin de travailler pour de l’argent? (3)


[Retour à la 2e partie]

Il est bon d’improviser, mais pour atteindre ces états de grâce où la créativité coule à flot, il faut bien maîtriser son art. Et tout ça, c’est… du travail! Donc finalement on n’y échappe pas, mais remarquez que c’est bien du travail choisi, et non pas forcé par des contraintes pécuniaires.

Personnellement pour évoluer le plus rapidement, je m’approprierais les services d’un virtuose de l’art en question. Par exemple, vu que je suis un fan du break-dancing de Michael Jackson, j’aurais pu regarder à longueur de journée ses clips pour m’inspirer… en voici d’ailleurs un rien que pour le plaisir :


Mais si j’embauche directement son professeur de danse, j’apprendrais évidemment beaucoup plus vite. Sans compter que celui-ci saura aussi m’inculquer la motivation et la discipline nécessaires pour avancer, étant déjà passé par là.

Je sais bien que certaines disciplines peuvent aussi s’apprendre tout seul, en autodidacte, mais l’interaction avec un maître restera toujours essentielle. Même les plus grands génies ont été assistés à un moment ou à un autre. Un maître connaît les pièges à éviter, les réseaux d’experts, les meilleurs fournisseurs d’équipement, il sait où aller chercher l’information et a le pouvoir d’inspirer rien qu’en montrant l’étendue des possibilités offertes. Son regard critique saura aussi faire évoluer l’apprenti dans la bonne direction et lever les difficultés qui se présentent.

Si avec ça je reste à un niveau médiocre, il me faudra alors faire la part entre persistence et entêtement. Car finalement, comment être sûr d’être vraiment fait pour cette activité que je rêve de maîtriser? Faut-il passer 10 ans à s’entraîner dur pour atteindre un niveau moyen dans un art, là où 5 ans suffisent à se propulser au top dans un autre? Il est certain que la réalité est parfois dure à accepter, et il faudra de réels talents d’introspection pour choisir judicieusement. Mais si la piste se révèle sans issue, ce n’est pas un problème : j’explorerai tout simplement la prochaine discipline qui m’attire.

L’exposition à l’ancienne discipline ne sera pas perdue pour autant. Car elle aura déjà fait germé tout un tas de concepts nouveaux qui pourront être utilisés dans la prochaine discipline que j’explorerai. Par exemple, si j’ai appris les rudiments du break dancing, peut-être pourrai-je mêler certains mouvements au tango argentin, afin de créer un nouveau style! Bien entendu, cet exemple est facile puisqu’on parle ici de deux disciplines faisant partie d’un même art : la danse. Mais il est clair que le mélange peut aussi se produire, et sera même plus innovant s’il se situe à l’intersection de deux secteurs radicalement différents.

J’emprunterai pour cela l’exemple du rapprochement qu’a fait Richard Dawkins dans son livre Le gène égoïste, écrit en 1976, entre l’évolution génétique et l’évolution culturelle. Il suggéra que les idées, qui constituent les briques de notre culture, évoluent et se propagent comme les gènes. Il appela ces briques des “mèmes” et écrivit qu’un mème peut être une chanson, une idée, une attaque de phrase, une tendance de la mode, une façon de faire des poteries ou de construire des arches. De la même façon que les gènes se propagent à l’échelle mondiale en passant d’un corps à l’autre via le sperme et les oeufs, les mèmes se propagent en passant d’un cerveau à l’autre grâce au processus d’imitation.

Vous imaginez? Chaque mème lutte donc pour sa survie dans nos boites craniennes. Certains persistent et se transforment, tandis que d’autres disparaissent. Cette nouvelle notion, sortie de nulle part, était tellement nouvelle qu’elle a engendré une nouvelle discipline : la mémétique.

Il est donc évident que se diversifier sera un atout majeur pour atteindre une ouverture d’esprit la plus large possible. A l’inverse d’un boulot conventionnel, grandir à l’intersection de tant de disciplines permet de nous mettre à l’abrit de la routine, ce qui produira une vie plus passionnante. Au terme de ce périple, on aura plus de chance d’avoir trouvé sa vocation ou des talents cachés, plus de chance d’avoir inventé ou découvert des choses propres à faire avancer la société d’une manière sigificative.

Et puisqu’on nous donne ici le luxe de l’argent mais pas de la jeunesse éternelle, il sera bientôt temps de coacher la relève, transmettre tout ce précieux savoir acqui de tant d’expériences variées. S’assurer que nos mèmes les plus précieux ne tomberont pas dans l’oubli. Pour mourir enfin en ayant le sentiment d’avoir goûté au plaisir d’une vie exaltante menant au progrès.

Que ferais-je si je n’avais plus jamais besoin de travailler pour de l’argent? (2)

[Retour à la 1re partie]

La concentration et la discipline, voilà bien un défi qui serait dur à tenir si j'étais libre de faire ce que je veux. Car ce qui me plaît le plus en fin de compte, c'est d'improviser. L'improvisation est un des moyens les plus agréables de vivre dans l'instant présent, au lieu de penser en mode projet. On crée de manière spontanée au lieu de rejouer un scénario préétabli. On part en live. On savoure à sa juste valeur le goût de la liberté!

Parmi les activités propices à l'improvisation, deux disciplines m'ont beaucoup marqué : l'improvisation au piano et la danse en couple.

Si vous voulez avoir un aperçu de comment on peut s'amuser en improvisant au piano, je vous propose de regarder cette petite vidéo de Tom et Jerry, sur le morceau très connu de Liszt : Hungarian Rhapsody n°2 :

Notez l'évolution du morceau, qui commence très structuré et finit en total freestyle. Ceci reflète parfaitement le processus d'improvisation, qui part généralement d'un thème bien précis auquel on applique au fur et à mesure de plus en plus de variations. D'après vous, quelle partie du morceau fera le plus vibrer le spectateur?

Du côté de la danse en couple, c'est l'aspect complicité qui ajoute du piment à la discipline. Les deux partenaires doivent agir en totale osmose s'ils veulent offrir du spectacle. Et c'est par de subtils indicateurs comme une pression dans la poignée de main ou le regard que la partenaire saura comment elle doit réagir. La séquence des passes n'est pas connue à l'avance, et on peut les faire varier de bien des manières, donnant un résultat unique à chaque fois.

Une dernière discipline que je n'ai pas eu l'occasion de pratiquer mais qui me fascine, c'est le théâtre d'improvisation. On y retrouve aussi cette complicité entre les divers acteurs, à part que cette fois-ci, il n'y a généralement pas de leader. Et donc les acteurs sont plus à même de combiner leur pouvoir créatif. Dans leurs meilleurs moments, ces spectacles produisent une authenticité, une spontanéité et un humour ravageurs capable d'enflammer les audiences les plus exigeantes.

3e partie

Que ferais-je si je n’avais plus jamais besoin de travailler pour de l’argent? (1)


Michael, auteur du blog Esprit riche et organisateur de l’événement A la Croisée des Blogs de ce mois-ci nous propose un exercice de dreamstorming très intéressant : imaginer ce qu’on ferait si on n’avait plus besoin de travailler pour de l’argent. Vous voyez le scénario? Fini les années de servitude, vous pouvez désormais faire comme bon vous semble sans vous soucier si les gens vont payer pour ce que vous apportez à la société. Vous avez carte blanche!

Est-ce que cela veut dire qu’on doit devenir feignant, passer son temps à faire la fête ou à se prélasser devant les eaux turquoises d’une île tropicale? Il y a de fortes chances que ce genre de chose évacuera tout le stress généré par l’ancien boulot dans un premier temps. Mais à vrai dire, un ennui mortel viendra vite s’installer en remplacement, et il faudra bientôt trouver de nouveaux défis.

Car lorsqu’on parle de bonheur, je crois fermement à la définition que donne Tim Ferriss dans son livre La semaine de 4 heures, à savoir l’excitation. Vous savez : ces petites flammes de la passion qui s’allument dans les yeux, voilà bien un état qui prouve qu’on est vraiment vivant.

Personnellement, ma vie ressemblerait beaucoup à ce que décris Tim Ferriss dans son livre. Ce serait un ensemble de voyages où j’apprendrais à chaque étape l’espace de quelques mois le meilleur de ce que ma destination aurait à m’enseigner. Comme cité dans le livre de Tim, j’irais bien me faire la main sur les arts martiaux en Asie ou les danses latines en Amérique du Sud. Mais pourquoi pas encore la cuisine indienne, la musique tziganne, les chants arabes… ou d’autres arts dont je ne soupçonne même pas l’existence.

Si vous avez lu un peu mon parcours, vous savez que j’ai déjà eu souvent l’occasion de voyager. Et c’est comme une drogue : une fois qu’on y a goûté, plus moyen d’en sortir. Mais malgré tout le bonheur que m’apportent mes séjours dans les divers pays où j’ai eu l’occasion de résider, il y a toujours ce goût amer du travail. Non seulement il vous arrache des heures précieuses, mais en plus il pompe votre énergie, de sorte que sorti du bureau, n’importe quelle activité annexe sera beaucoup moins productive que si elle avait été pratiquée à plein temps.

Un des meilleurs exemples a été mon apprentissage du malgache pendant les deux ans et demi où je suis resté à Madagascar. Malgré toute ma bonne volonté, les heures interminables à lire les livres de dialogue et de vocabulaire, les contacts quotidiens avec les habitants et mes collègues, je dois bien admettre que mes connaissances sont restées très limitées. Je n’ai pas pu atteindre le point de bascule à partir duquel je peux soutenir une conversation intéressante. Par conséquent, passé les phrases usuelles, j’étais coincé et je ne pouvais pas parler sans ennuyer mes interlocuteurs. Et comme les gens de la capitale sont en majorité bilingues, il y avait toujours la solution de facilité du français!

Je reste persuadé que j’aurais pu apprendre plus en quelques mois si j’avais fait un stage en immersion totale. Car pour apprendre une langue, le meilleur moyen est de s’en imprégner à tel point qu’on finit par penser dans cette langue. Mais là avec mon activité professionnelle, pas moyen de se concentrer sur le malgache.

2e partie

Il y a un an sur C’éclair! - décembre 2007

Le principe des blogs fait que seul les nouveaux articles disposent d’une visibilité optimale sur la page d’accueil du site. Pourtant, beaucoup d’articles restent encore valables aujourd’hui.

Pour ceux qui n’ont pas suivi ce blog depuis ses débuts, je vous propose donc chaque mois un récapitulatif des articles qui ont été publiés l’année passée à cette période.

Voici le récapitulatif du mois de décembre 2007 :

Routine matinale+comment se réveiller en musique avec son ordinateur

Dernièrement, je suis tombé sur l’article How to get up right away when your alarm goes off de Steve Pavlina. Et je me suis bien reconnu dans l’image du gars qui tarde à se réveiller le matin. Vous savez celui qui appuie à répétition sur le bouton “snooze” histoire de traîner au lit… Il est vrai qu’on a beau avoir toutes les bonnes intentions du monde, difficile de se discipliner avec l’esprit embrumé qu’on a au réveil!

Dans l’article de Steve Pavlina, la solution proposée était tout simplement d’aller loger la bonne habitude directement dans l’inconscient. Pour cela, on utilise une routine matinale. C’est à dire qu’à chaque réveil, on répètera exactement à l’identique les mêmes activités, toujours dans le même ordre. Ainsi, l’esprit est peu à peu conditionné pour se comporter de la même manière chaque matin tel un robot. Et la phase de réveil semble beaucoup moins insurmontable puisqu’elle ne nécessite plus aucun effort conscient. On se réveille un peu comme un somnambule guidé par son inconscient.

J’ai donc voulu tester cela, mais avec une petite variation : me réveiller en musique. Etant donné que la musique a un pouvoir immense sur nos émotions, et que le rythme nous fait bouger, il y a de quoi s’offrir un réveil idéal. En plus, ça tombe bien car j’ai un répertoire sur mon ordinateur où mes musiques favories sont organisées selon l’effet qu’elles procurent : calme, festive, optimiste, dramatique, paradisiaque, glauque… La catégorie “festive” a l’avantage de donner à la fois de l’optimisme et du dynamisme, elle est donc toute indiquée au réveil.

Autre avantage de se réveiller en musique : associer le plaisir de l’écoute au réveil. On a forcément moins envie d’arrêter un réveil si au lieu d’un beep stridant et agaçant, une de nos chansons préférées nous tire du sommeil! (bien sûr il ne faut pas non plus que ce soit une berceuse…)

Maintenant, se réveiller en musique, c’est bien, mais comment faire? Une solution est de planifier une alarme musicale sur son ordinateur. Sachant que l’ordinateur n’a pas besoin d’être en marche lorsque vous dormez puisqu’il peut se réveiller lui aussi tout seul s’il est en mode veille (en tout cas sur les ordinateurs suffisamment récents).

Voici donc un petit tutoriel pour vous expliquer comment faire ça. C’est un peu technique, mais je vais vous guider pas à pas…

Comment se réveiller en musique avec son ordinateur

1) Tout d’abord, il vous faut Winamp. C’est un lecteur multimédia très connu qui remplace avantageusement le lecteur windows multimédia. Téléchargez-le si vous ne l’avez pas encore.

2) Avec winamp, vous allez créer une liste de chansons, que vous appellerez par exemple wakeup.m3u et que vous enregistrerez dans le répertoire C:\Program Files\Winamp

3) Ensuite, vous allez télécharger 2 utilitaires : clamp et nircmd., que vous dézipperez dans le répertoire C:\Program Files\Winamp de façon à avoir les fichiers clamp.exe et nircmd.exe dans ce répertoire.

4) Puis avec le bloc notes de windows, créez un fichier texte que vous appellerez winamp.bat (notez que ce n’est pas winamp.bat.txt mais bien winamp.bat), et copiez collez à l’intérieur les lignes suivantes :

REM ## Quitter Winamp s’il est deja ouvert
clamp.exe /QUIT
REM ## Demarrage de winamp
clamp.exe /START
REM ## Effacer la liste d’écoute courante
clamp.exe /PLCLEAR
REM ## Chargement de la liste d’ecoute “wakeup.m3u”
clamp.exe /LOAD “wakeup.m3u”
REM ## On se place sur une chanson au hasard
clamp.exe /PLSET RANDOM
REM ## Reglage du volume à 90 (valeurs possibles de 0 à 100)
clamp.exe /VOL=90
REM ## Winamp jouera la liste d’écoute dans un ordre indetermine
clamp.exe /RANDOM ON
REM ## Desactivation du mode muet du volume wav
clamp.exe /WAV MUTE OFF
REM ## Reglage du volume wav au max
clamp.exe /WAV VOLSET MAX
REM ## Appuyer sur play
clamp.exe /PLAY
REM ## Desactivation du mode muet pour le volume general
nircmd.exe mutesysvolume 0
REM ## Reglage du volume general (valeurs possibles de 0 à 65535)
nircmd.exe setsysvolume 35535

Ou bien téléchargez directement mon fichier winamp.bat.

5) Ensuite, créez une tâche planifiée avec le planificateur de tâche en suivant ce tutoriel. Attention car dans ce tutoriel, il vous faudra modifier le winamp.exe “winamp.m3u” par winamp.bat, pour obtenir ceci :

ligne-de-commande-tache-planifiee.jpg

(je vous conseille de faire quelques tests pour voir si la tâche s’exécute correctement)

Voilà tout. Et c’est déjà pas mal. N’hésitez pas à poser des questions si vous avez quelques difficultés à comprendre.

A noter aussi l’article Comment j’ai trouvé le courage de me lever tôt chez Pierre Morsa, qui propose une solution complémentaire.

Et pour finir, je vous propose de réécouter un petit coup de Love is All, un bon candidat pour placer dans votre liste d’écoute matinale :