Cette question manquée qui pourrait vous coûter cher (2/2)

By | 30 juin 2012

Poser la bonne question

Nous voilà de retour pour la deuxième partie de cette réflexion sur les effets parfois désastreux d’une simple question manquée.

Pour rappel, la semaine dernière, nous évoquions deux situations où renoncer à poser une question importante pouvait vous coûter cher.

  • Tout d’abord, nous évoquions la note salée que vous réservent certains spécialistes lorsque vous renoncez à essayer de comprendre quels services sont inclus dans leur prestation.
  • Puis nous faisions un petit flashback sur les bancs de l’école. A cette époque, nous avions bien du mal à comprendre l’intérêt d’apprendre certains concepts abstraits mathématiques comme les fonctions dérivée. Du coup si vous vous rappelez bien, beaucoup d’élèves se contentaient d’apprendre les exercices types sans se poser de question, juste pour avoir la moyenne.

Dans cette deuxième partie nous allons voir plus en profondeur les implications de ce type de comportement.

Des excuses…

Soyons honnêtes, je sais que certains d’entre vous auront balayé d’un revers de la main les deux problématiques mentionnées plus haut. Car vous vous dites que vous n’êtes pas vraiment concerné…

C’est vrai après tout  :

  • Débrouillard comme vous êtes, vous trouvez toujours l’ami idéal pour vous dépanner quand vous êtes dans le pétrin.
  • L’école, c’est du passé ! Terminés les camarades de classe ignobles, les séances de remontage de bretelles, les profs pressés de boucler leur programme… La page est définitivement tournée.

Pourtant, croyez-vous qu’il suffit d’être bien entouré pour échapper au piège de la question manquée ?

Permettez-moi d’en douter.

Soyons lucides : vous serez toujours confrontés au culte de la vivacité d’esprit, seule preuve de génie pour bien des gens.

Ce qui veut dire que vos interlocuteurs auront toujours un peu tendance à croire que vous pouvez comprendre du tac au tac ce qu’ils vous expliquent. Et si ce n’est pas le cas, ils ne se priveront pas de vous faire ressentir leur déception.

Voilà pourquoi vous serez toujours aussi peu avide d’avouer vos incompréhensions en posant une question.  Dur dur de prendre le risque de passer pour un attardé !

Ce type de pensée qui a plombé votre scolarité risque donc bien de vous suivre dans la vie active. Et nous allons voir que cela peut coûter très cher à votre carrière…

Et si c’était l’enjeu central de votre carrière ?

Au travail plus encore qu’à l’école, retarder trop longtemps une question cruciale peut être fatal.

C’est ainsi que les délais de livraison s’allongent de manière critique tout simplement parce que vous manquez de cette clarté d’esprit dont vous aviez tant besoin pour saisir la complexité de votre tâche.

C’est un piège dont se servent allègrement les clients : ils vous donnent un cahier des charges, mais omettent de détailler certains points.

Etant donné qu’en vous exposant leur problème, ils testent en même temps votre capacité à le résoudre – et donc aussi votre vivacité d’esprit – vous être réticent à poser trop de questions, de peur de rater l’affaire. Vous évitez du même coup de relever des points obscurs.

Si vous n’êtes pas vigilant, et que vous vous dites que tout ira bien parce que vous allez comprendre au fur et à mesure, vous êtes alors à la merci de cette complexité parfois dissimulée dans de très courtes phrases ou certains termes abscons.

Et c’est ainsi que vous vous retrouvez avec un calendrier irréaliste sur les bras.

Le téléphone arabe

Parfois, le problème vient aussi de la transmission du savoir par vos superviseurs. Vous leur faites confiance quand ils vous disent que "c’est facile". Et de toute façon dans le cas contraire cela vous donne une bonne excuse pour justifier les retards.

Vous évitez donc de trop poser de questions. Vous avez peut-être même l’impression d’avoir compris "globalement".

En vérité, comme dans le jeu du téléphone arabe, s’ils vous faisaient répéter ce qu’ils viennent de vous exposer, ils se rendraient bien compte que des lacunes subsistent.

Mais peut-on les blâmer ?

Pas sûr : vous êtes aussi responsable qu’eux.

Il vous appartient de prendre conscience que :

  • Si vous ne clarifiez pas les choses maintenant, vous passerez du temps inutile à essayer de comprendre plus tard.
  • Même si vous risquez qu’on vous rétorque "tu devrais déjà le savoir", il vaut mieux percer l’abcès tout de suite plutôt que de laisser s’envenimer la situation.
  • Plus vous tardez à essayer de comprendre, plus vous êtes dépassé par le sujet et plus vous redouterez de poser une question "bête".

Le confort douillet de votre spécialité

Remarquez aussi à quel point certains employés ont tendance à se cantonner à leur spécialité dans l’entreprise. Evidemment, il est bien plus facile d’en rester à un domaine pour lequel vous êtes reconnus comme un expert, que de faire l’effort de vous aventurer ailleurs.

Parfois ça en devient maladif, vous avez une fonction très précise et vous ne supportez pas de la déléguer à un autre. Vous avez peur que les autres fassent des bêtises et que cela vous retombe dessus, ou alors vous craignez de perdre ce monopole pour lequel vous êtes tant courtisé.

A la moindre tentative de vous extirper de votre monde, vous répliquez : "je ne suis pas payé pour faire ça", ou bien : "peux-tu voir avec Henri, c’est lui qui s’occupe de ça d’habitude".

Pourtant vous y gagneriez à être un peu plus curieux de ce que font les autres. Car chaque unité de production, et chaque département doit fonctionner en symbiose avec le reste de l’entreprise. A défaut, vous courrez le risque d’être marginalisé.

Réveillez le linchpin qui est en vous

Savez-vous ce qu’est un linchpin ? Ce terme vient du livre Linchpin de Seth Godin, qui pose la question : “Etes-vous indispensable ?”.

Au sens propre, un linchpin est le petit loquet qui maintient la roue sur son axe dans un engrenage (la cheville d’essieu, en termes savants). C’est-à-dire que sans cette petite pièce à priori insignifiante, tout irait de travers.

Selon moi, dans l’entreprise, le linchpin est celui qui fait le lien entre toutes les spécialités clé de l’entreprise. C’est une personne incontournable, aux multiples compétences, que tout le monde s’arrache pour prendre des décisions importantes et résoudre des problèmes épineux.

Et vous savez quoi ? Ce n’est pas le genre de personne catapultée au sommet de la hiérarchie du jour au lendemain. Il s’agit plutôt d’une personne courageuse et déterminée qui prends peu à peu de l’importance au sein de l’entreprise. Son atout : elle sait poser des questions avec humilité pour convaincre les autres de lui transmettre leur savoir.

Le linchpin met tous les jours les mains dans le cambouis, et n’hésite pas à analyser au scalpel un sujet qui ne lui est pas familier. De fil en aiguille, il devient un intermédiaire privilégié entre les équipes. Cette exposition régulière fait qu’il est très bien informé et qu’il connait parfaitement le fonctionnement de l’entreprise. Et grâce à cette vue globale, il est capable de désamorcer les conflits entre les départements et d’inspirer chacun à coopérer comme il se doit.

Autant dire que son ascension est inévitable dans l’entreprise. Au bout d’un moment, on ne peut plus se passer de lui.

Exercices pratiques

Maintenant que vous savez jusqu’où peut vous mener l’art de poser des questions, je vous propose quelques petits exercices pour vous éviter le piège de la question manquée :

1) Les leçons du jour : prenez 5 à 10 minutes par jour pour faire un bilan des choses que vous avez apprises pendant la journée, et notez-les sur un carnet. Si pendant plusieurs jours vous n’avez rien à y noter, vous savez que vous n’avez pas été assez curieux.

2) Prenez-vous en flagrant délit : prenez conscience de votre manie à capituler devant un problème complexe dont vous ne maitrisez pas le jargon. Cela vous aidera à inverser peu à peu cette tendance.

3) Cultivez votre humilité : observez comment font les autres pour obtenir des réponses à leurs questions. Inspirez-vous en pour vous donner du courage lorsque vous hésiterez à poser une question.

4) Collectionnez les citations : affichez vos citations préférées sur l’art de poser des questions sur votre bureau pour vous motiver chaque jour à mettre les mains dans le cambouis.

En voici quelques unes :

« Qui a peur de poser des questions a honte d’apprendre. » —proverbe danois

« Un sage peut apprendre davantage d’une question bête, qu’un imbécile peut apprendre d’une question sage. » —Bruce Lee

« Celui qui demande est un imbécile pendant 5 minutes, mais celui qui ne demande pas est un imbécile pour toujours. » —proverbe Chinois

« Je n’ai aucun talent spécial. Je ne suis que passionnément curieux. » —Albert Einstein

« La curiosité est la base de l’éducation, et si vous me dites que la curiosité a tué le chat, je vous dirai que le chat est mort noblement. » —Arnold Edinborough

« Si quelqu’un vous dit, "Je me tue à vous le répéter" laissez-le mourir. » —Jacques Prévert

« Pour qui est sage rien n’est jamais pareil, rien ne se répète. » —Francis Dannemark

Nous voici parvenu au terme de cet article. J’espère que vous l’avez apprécié.

Si vous avez d’autres pistes ou citations sur l’art de poser des questions, n’hésitez pas à compléter la liste dans les commentaires de cet article…

Crédit photo : Peshkova – Fotolia.com

Author: Alexandre Philippe

Alexandre Philippe est le fondateur du blog C'éclair. Constamment en quête de nouvelles méthodes d'organisation, de motivation et d'apprentissage, il délivre ses éclairs d'efficacité chaque semaine sur ce blog.

20 thoughts on “Cette question manquée qui pourrait vous coûter cher (2/2)

  1. Pingback: Cette question manquée qui pourrait vous coûter cher (1/2)

  2. Serge Séguin

    Bonjour Alexandre
    Bravo! je vous félicite pour la pertinence de votre sujet.J’ai moi même profiter d’une grande curiosité dans ma vie, et j’ai aussi subit les “platitudes” des questions retenues et des informations précieuses manquées.
    Cordialement
    Serge de PuissantsContacts.com

  3. Jaime de latitude-positive

    Salut Alexandre :

    Excellent article. Après l’avoir lu, une première question habitée mon esprit :

    Quelle sont les questions à poser aujourd’hui?

    5 minutes après, une longue liste se dressait devant mes yeux.

    Peut-être que je ne l’aurais jamais fait si je n’avais pas lu ton article.

    Merci beaucoup et bonne soirée.

    Amicalement,

    Jaime.

  4. Alexandre

    @Serge : merci Serge !

    @Jaime : bonne remarque, tiens. Ca peut être une bonne habitude de commencer la journée en se demandant quelles sont les questions à poser 🙂

    Cela complète à merveille les 4 exercices exposés.

  5. Gilles

    Je n’ai pas d’expérience dans les grandes entreprises avec des départements et des services, mais je suppose qu’une inertie intellectuelle vient aussi du sommet, par un management qui inhibe l’initiative. Ce qui est intéressant dans ton article, c’est que la curiosité intellectuelle d’un employé est facteur de stabilité et de désamorçage de conflits dans les rouages. On penserait l’inverse spontanément.

    Quelle place est laissée aux jeunes, apprenti ou stagiaires, pour développer ces qualités dans les entreprises ? Ce sont des regards neufs, des miroirs ? Ose-t’on se regarder – ses habitudes,ses pratiques – dans ce miroir ?

    C’est un grand défi que tu nous lances dans ces deux articles.

    Gilles

  6. Andre

    Ce que je vais vous dire est sans prétention aucune.
    J’ai souffert d’une période scolaire ou à bon nombre de moment, il m’était dit que je ne ferais rien de ma vie que j’étais un incapable. J’éprouvais des difficultés à résoudre les “Problèmes” ou comprendre les mathématiques. DE nature timide avec des instituteurs agressifs, j’avais du mal à avancer.
    Seulement voilà, la nature humaine est souvent pleine de mystère, je ne sais si je voulais prendre une revanche sur la vie, mais j’ai développé mon instant curieux. Et aussi bien sur un plan personnel que professionnel, je me suis plus à résoudre les questions que je me posaient sur des sujets divers.
    Je me suis plus à découvrir la musique ou la peinture, que le tournage de bijou féminin en bois précieux, la fabrication de STAFF en plâtre dans ma maison. Tout cela parce j’ai rencontré sur ma route des gens ou artistes extraordinaires à qui j’ai posé des questions. Certes je n’ai jamais pu atteindre leur niveau, mais quelle richesse, quel plaisir à la pensée d’avoir un petit moment touché du doigt la connaissance, de façonner de ces mains tel ou tel objet, c’est une expression de soi.

    Poser les questions oui, je vous avoue que c’est sans retenue aucune et qu’il faut savoir rester humble devant nos “maîtres d’apprentissage”.
    Pour la petite histoire, je suis aujourd’hui copilote de chefs d’entreprise avec une formation comptable à l’origine. “Je transmets mon savoir”.

  7. Dorian

    Salut Alexandre,

    Haaa la fameuse peur de demander. Serait-ce une peur du regard des autres ? Une peur de l’inconnu ? une peur de sortir de sa zone de confort ? Tout dépend du contexte je suppose.

    « Celui qui demande est un imbécile pendant 5 minutes, mais celui qui ne demande pas est un imbécile pour toujours. » —proverbe Chinois

    Avec Internet aujourd’hui, on peut parvenir à éradiquer ce problème. Mais internet ne vaut pas toujours les explications d’un spécialiste c’est certain.

    Merci pour ces 2 articles très pertinents.
    Dorian

  8. Olivier

    Bonjour Alexandre,

    Ton article titille un point important : la peur de poser une question bête. C’est paralysant.

    Oser poser des questions, c’est parfois mettre son égo de coté, jouer la carte de l’humilité, pour le bien de tout le monde …

    Mais on peut aussi se rassurer en se disant que finalement, personne ne peut lire dans notre esprit.

    Comment nos interlocuteurs peuvent-ils savoir si nous sommes vraiment aussi naïf que notre question, ou plutôt fin stratège ? …

    Le doute subsiste, on peut se raccrocher à cette branche, et j’avoue que je trouve ça rassurant parfois …

    A bientôt,

    Olivier

  9. stephane Zenef

    Excellent article.
    A croire que l’on cotoye les mêmes personnes 🙂
    On retrouve un peu les mêmes partout et c’est étonnant de constater que les gens ont peur d’être clairs dans leurs demandent ou de demander des clarifications.
    Forcément “on doit s’être compris, après tout, nous sommes des professionels expérimentés.”…et là, c’est le drame 🙂

    Quant à sortir de sa zone de comfort, là, c’est un éternet combat…

    Merci pour l’article qui est une excellente piqûre de rappel.

    A bientôt
    Stéphane

  10. Francine

    Merci énormement pour cet article très pertinent!
    Je commence tout de suite!

  11. samuel

    Un proverbe dit: “Qui n’avance pas, recule”

    Comme pour dire que si nous cessons de poser des questions pour apprendre, on se retrouvera dans quelques années après plus en retard que l’on ne l’est actuellement.

    Samuel

  12. andre

    “Quand nous posons une question bête nous sommes bêtes qu’une fois.”

  13. Jeremy Goldyn

    Bonjour Alexandre,

    Quel débat compliqué mais tellement intéressant.

    Il y a tellement de questions qu’on peut se poser… Et pourtant, comme tu le dis, c’est ABSOLUMENT nécessaire. Surtout dans certains secteurs (comme la création de business qui est le mien). C’est pour cela que j’utilise des procédures. Dans Evernote (un logiciel pour prendre des notes) je note toutes les questions qu’il est nécessaire de se poser pour créer, développer et gérer correctement un business. Et lorsque je suis confronté à un évènement, je passe mes questions en revue.

    Ensuite, je pense qu’il ne faut pas non plus trop se poser de question sous peine de ne rien faire. Je pense qu’il est nécessaire de faire évoluer un projet au fil de l’eau. Le contexte des affaires change tellement vite qu’il serait compliqué de se poser toutes les questions. Surtout que face à un contexte, les réponses peuvent changer !

    Par contre, ce qui est vraiment important c’est de se poser les seuls questions qui pourrait empêcher votre projet d’aboutir. Quels sont les facteurs d’échec de votre projet ? A quel point y êtes-vous exposé ? En résumé, il s’agit de prendre le problème dans l’autre sens.

    Merci beaucoup pour cette réflexion.
    Jérémy Goldyn

  14. Benoît

    Bonjour,
    Il y a dans votre texte deux phrases qui semblent découler l’une de l’autre :
    « Autant dire que son ascension est inévitable dans l’entreprise. Au bout d’un moment, on ne peut plus se passer de lui. »
    En réalité, il n’y a pas de lien de causalité et pas d’enchainement inévitable : il n’est pas du tout garanti qu’une personne indispensable monte dans la hiérarchie :
    -soit parce qu’elle ne veut pas ou qu’elle est efficace pour être partout et indispensable mais pas pour être responsable ou en lumière.
    -soit parce que les autres savent très bien se servir d’une personne indispensable sans jamais la faire apparaitre.

    Bonne journée

  15. Deguise

    Oser à poser des questions qui peuvent vous aider à controler tes taches et tes fonctions, ainsi que d’améliorer ton métier, ta culture est très indispensable…
    Mais,poser des questions pour se renseigner, pourtant seulement pour se renseigner et essayer de comprendre; et sqvoir; donne un resultat contrarié…
    Merci.

  16. charlotte

    Bonsoir,

    Oui, oser pour savoir. Cela est simple. Me renvoyer sur les bancs du lycée. Cela fait loin, tres loin. Je croyais avoir dépassé ce handicap, hélas! après avoir oser me poser quelques questions , j’avoue que souvent je fais comme si….paresse intellectuelle,
    ou, bon d’accord, je continue à me poser des questions, enfin pas trop, il me faut aussi agir? Article pertinent de remise en question. Merci

    A bientôt

    Charlotte

  17. Verlane

    Bonjour Alexandre,

    J’ai lu votre double article et les commentaires avec beaucoup d’intérêt. Comme d’autres avant moi dans ce fil, je me permets d’apporter un témoignage de plus.

    Je suis étudiante et stagiaire dans une grande entreprise, mais au sein d’une petite équipe. Par chance, je me retrouve à travailler six mois dans une spécialité à laquelle je n’ai jamais touché en classe. En entretien, à la question : « Pourquoi vous choisirait-on et qu’est ce qui vous a poussé postuler, sachant que vous n’êtes pas spécialisé dans notre domaine de compétence ? » J’ai répondu : « Exactement pour ça : parce que je n’y connais rien. »

    J’ai su plus tard que c’est cette réponse qui avait fait pencher la balance en ma faveur. Je sais qu’il est plus facile de dire cela quand on est étudiant que lorsque l’on est depuis longtemps dans ‘’la vie active’’ (oui, parce que faire des études, c’est la vie passive, c’est bien connu…) Pour ce qui est du poste, on m’a expliqué les principes, donné des lectures… j’ai passé des heures sur Internet à chercher des publications, ou tout simplement sur Wikipédia. Pour tout le reste, j’ai posé des questions, des dizaines de questions. Assez pour comprendre, pas assez pour saouler mon interlocuteur, l’art de l’équilibriste.

    C’est ici que je voudrai insister sur quelque chose que vous évoquez dans l’article sans vous y attacher : le principe de réciprocité. Jusqu’ici, tout le monde a bien compris en quoi la situation était à mon avantage, mais quid de mon apport à l’équipe ? Parmi les questions naïves, spontanées, on est parfois surpris de s’entendre répondre « Je ne sais pas, il faudrait creuser » ou « Attends, je vais chercher ». Parfois, le rapport de force s’inverse, la question innocente met le doigt dans l’engrenage. Sa résolution fait avancer le tout. Sa non-résolution pose une limite, un acquis devient hypothèse.

    Il y a deux types de question qui font vaciller : celle que tout le monde se pose en silence, celle que personne ne se pose. Dans tout les autres cas, ceux où la réponse est immédiate, on ne peut qu’apprendre. Il y a pire comme dilemme, non ?

  18. Alexandre Post author

    Merci Verlane pour cette belle anecdote 🙂

    C’est vrai que les questions sont aussi une bonne manière de réfléchir sur un sujet.

    Certains s’en servent même pour faire du brainstorming. On appelle ça le QuestionStorming 😉

  19. Fidjo

    Bonjour tout le monde,

    Moi ce que je dirai après tout ce que j’ai lu c que ne pas poser des questions nous conduit plutôt à l’échec surtout en parlant d’école. Mais toutefois on peut réussir. Par exemple moi je viens de passer et d’avoir le bac cette année malgré les nombres difficultés que je ressentais dans ma vie scolaire. En classe (=année terminale au lycée) surtout dans presque toutes les matières je parlais presque pas et ça me préoccuper beaucoup pour mon avenir de scolarité. J’avais tout le temps peur de poser des questions sachant que quelques unes étaient meilleures d’après moi. Je m’en fermais. Je n’arrivais pas vraiment à partager mes connaissances avec les autres. ça me tuait en le sachant. Vraiment c’était trop terrible je trouvais. Je n’en pouvais guère. Pourtant j’avais souvent de bonnes idées mais je les partagais guère. ça me faisait peur. Et je me disais et si les autres voudraient les entendre, les apprendre. En philosophie j’hésitais toujours de lever ma main pour répondre au moins à une qustion du prof et j’ai jamais pri la parole dans cette matière. Voire ça me saoulait car par exemple quand je monte au tableau pour faire 1 exposé à la moindre erreur mes camarades rient de moi du coup je me décourage après ça me plait plus d’y retourner pour faire 1 autre exposé ou continuer le 1er exposé. Maintenant je fais de la socio à l’université et je m’en sors pas mal j’ai constaté. En fait j’ai renoncé 1 peu à ma peur de demander quelque chose. Je me débouille pas mal sachant qu’ici il faut savoir se débrouiller, se démerder pour savoir, conna^tre quelque chose.Monsieur Alexandre je lis vos articles ça me plait mais j’hésite toujours .
    Voilà mon histoire de l’année dernière sur ma vie scolaire!!!
    Merci

  20. Fidjo

    Voici ce que j’en tire:
    + ON POSE DES QUESTIONS + ON VA DANS LE DROIT CHEMIN
    Mais après j’accepte l’idée qu’il faut limiter.

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